Confort et budget énergie : à quoi prêter attention lorsque vous déménagez ?
Vous prévoyez de déménager ? Qu’il s’agisse d’une location ou d’un achat, prenez soin de contrôler si votre nouveau logement vous offrira tout le confort souhaité, sans pour autant dépenser des fortunes en énergie. Comment procéder ? Outre le certificat PEB, quelques vérifications simples peuvent déjà vous donner de bonnes indications.
Connaître la performance énergétique de l’habitation dans laquelle vous comptez emménager est essentiel pour avoir la certitude que vous ne louez ou n’achetez pas une ‘passoire’ thermique. En effet, une isolation du logement insuffisante ou de mauvaise qualité peut avoir une incidence néfaste, d’abord sur votre qualité de vie, mais également sur votre budget car elle conduit à des consommations d’énergie importantes.
Vérifier facilement l’isolation thermique
Un logement vous intéresse ? Dès la première visite, munissez-vous d’un briquet : approchez la flamme de points sensibles tels que l’encadrement d’une fenêtre, de la porte d’entrée ou de celle donnant sur la terrasse ou le jardin, le plancher des pièces situées au-dessus de la cave, ou encore le plafond de celles sous toiture. La flamme vacille ? Pas de doute : de l’air passe par divers interstices, ce qui veut dire que l’isolation laisse à désirer et donc que la consommation d’énergie nécessaire pour chauffer ce logement pourrait être élevée.
Autre indice : l’inertie thermique
D’autres constatations peuvent également vous renseigner sur la qualité de l’isolation thermique de l’habitation que vous convoitez. Ainsi par exemple, si vous visitez le logement quand la température extérieure est basse et que les pièces semblent avoir du mal à se réchauffer alors que le chauffage est manifestement allumé, il est probable que les lieux ne bénéficient pas d’une bonne inertie – l’inertie d’une pièce désignant sa capacité à conserver son équilibre thermique, c’est-à-dire sa chaleur en hiver et sa fraîcheur en été. Cette déficience est un nouvel indice d’une isolation défaillante et d’une probable forte consommation d’énergie.
Le PEB
Au-delà de ces simples indications que vous pouvez observer vous-même, c’est évidemment le certificat PEB qui vous renseignera le plus précisément sur la performance énergétique de votre futur logement. Pour rappel, le certificat PEB évalue la Performance Énergétique des Bâtiments (PEB), dans des conditions d'utilisation et de climat standardisées. La méthode de calcul applicable évalue la performance de l'enveloppe du bâtiment (isolation thermique) et des systèmes (chauffage, eau chaude sanitaire, ventilation...).
PEB obligatoire
- Pour permettre au candidat locataire ou acquéreur de connaître et comparer la performance énergétique du logement qu’il envisage de louer ou d’acheter, la Région wallonne impose depuis le 1er janvier 2015 la mention de cette performance sur toute publicité de vente ou de location.
- La Flandre a pris la même mesure : le certificat doit impérativement figurer sur les annonces et doit être présenté aux acheteurs ou locataires potentiels du logement pour les informer de son efficacité énergétique.
- Le certificat PEB pour l’ensemble des logements bruxellois ne sera obligatoire qu’à partir de 2025. Toutefois, vous pouvez déjà consulter le registre des certificats PEB de ces habitations, une base de données reprenant l’ensemble des certificats PEB des logements existants à Bruxelles, qui vous permet ainsi d’accéder aux informations de base du certificat PEB avant même de visiter un bien.
Astuce : la thermographie aérienne
Vous pouvez aussi faire un premier constat du niveau d’isolation du toit du bâtiment en consultant la carte thermographique de la commune où il se trouve. Vous entrez l’adresse du bien et vous vérifiez la couleur de son toit, qui varie du bleu au rouge selon qu’il est mal ou bien isolé, et donc plus ou moins une passoire énergétique.
Attention à la ventilation
Outre l’isolation du logement, prenez également en compte la ventilation dont bénéficie la maison ou l’appartement que vous souhaitez louer ou acheter. Car une habitation bien isolée mais mal ventilée favorise le développement de champignons et autres moisissures, nocifs pour votre santé et… celle de vos murs.
Attention : ne confondez pas aération et ventilation. Si ouvrir en grand les fenêtres pendant 10 minutes chaque matin et chaque soir est une excellente idée pour bien aérer une pièce, cela ne permet d’y faire pénétrer de l’air frais que pendant quelques instants. En revanche, un logement correctement ventilé ‘respire’ en permanence, dans un double mouvement d’inspiration et d’expiration, pourrait-on dire : la ventilation élimine d’une part l’air vicié et pollué, et de l’autre, elle garantit un apport d’air frais et d’oxygène.
Vérifier le bon fonctionnement de la ventilation
Un logement peut être équipé de deux types de ventilation : naturelle, via des grilles, conduits verticaux, etc. ou VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée), avec entrées d’air dédiées à l’aspiration de l’air extérieur et bouches d’extraction d’air dans les pièces humides telles que la salle de bains, la cuisine ou la buanderie. Un rapide coup d’œil aux entrées d’air frais et aux bouches d’extraction vous permet déjà de contrôler si le système est correctement entretenu : elles doivent être parfaitement propres et non obstruées.
Pour la VMC, une simple expérience pourra aussi vous renseigner sur le bon état du système de ventilation du logement : placez une feuille de papier devant la bouche d’extraction. Si c’est une VMC simple flux, elle doit rester plaquée contre la bouche. S’il s’agit d’une double flux, l’air provenant de la bouche doit au contraire la repousser.
Chauffage et eau chaude : un poste cher
Le chauffage et l’eau chaude sanitaire peuvent peser lourd dans votre budget énergie : on considère que ce poste représente, en moyenne, près des trois quarts de la consommation et plus de la moitié de la facture d’énergie d’un logement. La meilleure manière de réduire ces dépenses énergétiques est évidemment de diminuer les besoins de l’habitation, notamment en renforçant son isolation. Mais d’autres facteurs entrent également en ligne de compte, sur lesquels il est préférable de vous pencher avant de vous engager dans la location ou l’achat du logement.
L’état du système de chauffage
Le premier d’entre eux est l’âge et l’état de l’installation de chauffage du logement. La chaudière ou le système de chauffage de l’eau sanitaire a plus de 20 ans ? Il est grand temps de la/le remplacer par un nouveau modèle, qui sera d’office plus économe en énergie. Avec une nouvelle chaudière à gaz à condensation par exemple, vous pourriez ainsi réduire votre consommation énergétique de 30 %.
Par ailleurs, n’hésitez pas à demander à voir le certificat d’entretien de ce matériel, même l’installation est récente. Il est en effet important de savoir si son rendement de combustion est optimal : en dessous de 90 %, mieux vaut remplacer le système. Découvrez les autres avantages d’une chaudière bien entretenue.
Les possibilités de régulation
Enfin, l’idéal est de pouvoir réguler la température en fonction de vos besoins, si possible pièce par pièce, à l’aide de vannes thermostatiques installées sur les radiateurs ou encore d’un thermostat – éventuellement intelligent. Si ce dernier est bien réglé, la chaudière ne s’enclenchera que s’il ne règne pas la température souhaitée dans la pièce. Jetez un œil à l’article que nous avons consacré au réglage du thermostat. Vous y découvrirez comment réaliser des économies de chauffage tout en bénéficiant d’un parfait confort dans votre (futur) logement.