De la nature en ville, juste pour le vert ?
À l’heure des « vrais » choix, budgétaires ou économiques, les réflexes traditionnels reprennent le dessus : cette contrainte un peu futile cède le pas à des investissements plus « sérieux », plus « rentables ». Et pourtant, de multiples études scientifiques démontrent que le vert en ville est plus qu’une simple couleur.
Les preuves.
Piet Van Meerbeek, expert à l’association bruxelloise Bral, a compilé une série de recherches scientifiques examinant les interactions entre l’homme et la nature en ville. Des indicateurs objectifs, pas des impressions.
Bon pour la santé.
Une étude américaine a montré que les patients d’un hôpital récupèrent plus rapidement après une opération lorsque leur fenêtre est orientée vers des arbres et une pelouse. On doit leur donner moins d’antidouleurs, ils souffrent moins de complications. Au Japon, des chercheurs ont prouvé que la nature en ville influe positivement sur la pression sanguine, le niveau de stress et les dépressions. Selon une étude hollandaise, elle réduit les affections cardiovasculaires, les douleurs de nuque et de dos, les problèmes neurologiques et de digestion. Une autre étude américaine a examiné les effets de la verdure sur des jeunes patients de 7 à 11 ans atteints de troubles de déficience de l’attention. Les activités dans la nature réduisent davantage ces symptômes que les activités à l’intérieur.
Bon pour la société.
Autour des logements sociaux, un environnement verdoyant accroît la capacité des habitants à résoudre les problèmes de la vie quotidienne, dit une étude de l’université de l’Illinois. A Chicago, les logements sociaux donnant sur l’asphalte et le béton rapportent davantage de cas d’agression et de violences que ceux qui ont vue sur des arbres et de l’herbe. La nature attire les gens à l’extérieur, améliore le contact entre les habitants. Les quartiers les plus verts seraient aussi plus florissants pour le commerce.
Gare à la gentrification.
Reste que la verdurisation peut avoir des effets pervers en faisant grimper les prix de l’immobilier. La différence de prix des logements atteint environ 7 %, indiquent plusieurs recherches menées au Québec et aux Pays-Bas. Contrôler les loyers ? Intégrer davantage de vert dans les projets de construction, verdir davantage le parc de logement social, les infrastructures publiques (crèches, salles de sport, maisons de quartier…) ? Autant de solutions. Les parcs (qui doivent être plus sûrs et mieux accessibles) ne sont pas les seuls concernés. Les rues et places de stationnement, les intérieurs d’îlots, les façades, les toitures sont autant de « réserves foncières » où l’injection d’un peu de nature aurait un faible impact sur les prix immobiliers.
Source : notre partenaire lesoir.be/demainlaterre